« Il y a longtemps, au moyen-âge, une histoire qui semblait être un mythe tellement elle était ancienne narrait la vie d’une marionnette de bois. Jadis je suis né de haine. Je suis né d’un cœur noir et corrompu causé d’un amour impossible. Avant de voir sa vie éteinte, mon ancien moi m’eut confié la tâche de vengeance mais personne ne le savait hormis moi-même au plus profond de mon être. Mon ancien moi était le valet d’une reine extrêmement belle. Les deux devinrent rapidement amants, ils s’aimèrent, se baisèrent passionnellement chaque soir dans le coin sombre de la chambre dans le dos du roi. Le valet était pourtant loyal à son roi. Mais plus le temps passait, plus le cœur du valet noircissait, plus le valet devenait égoïste et hypocrite. Le grand conseiller du roi avait aperçut un jour, le valet en train de baiser la reine dont le sourire était aimant. Le roi fut alors alerté par son grand conseiller ; il arriva dans la chambre de la reine alors que le couple étaient en train de consommer leur amour interdit. Le roi ordonna à ce qu’on fasse brûler le valet aux yeux de tous. A l’aube, sur le bûcher, le valet dont le cœur avait été déjà corrompu par son désir de vengeance et son amour impossible sembla indifférent à sa mort. Le vent balaya ses cendres jusqu’une forêt de sapins située à côté du château fort. C’est ainsi que commença l’histoire de la marionnette de bois.

Un peu plus tard, quelques semaines plus tard, la reine faisait une balade dans cette fameuse forêt de sapins, trouvant leur parfum exquis. Un garde l’interpella lorsqu’il vit l’un des sapins se balancer dangereusement en émettant des ondes négatives. La reine s’approcha et le toucha du bout des doigts. Un électrochoc non brutal se fit sentir et la reine sut qu’il s’agissait de l’homme qu’elle avait tant aimé. Elle ordonna à ce qu’on déplace ce sapin dans la cour du château. L’honorable sapin maléfique trônait bien plus que le roi lui-même dans la cour pavé et chaque jour la reine lui rendit visite. Agacé par ses feuillages trop important, le roi décida de le couper un jour d’automne. La reine réussit à conserver une partie du bois et ordonna qu’on la taille à l’image de l’homme qu’elle aima tant. Bientôt la marionnette prit vie, ce fusse mes premiers printemps. J’étais entièrement fait de bois, et il semblait que je ne garda aucun souvenir de mon passé antérieur, bien que je fusse né de haine et de rancœur. Je ne remercia pas l’homme qui me donna la vie, j’étais bien trop fier pour cela. La reine me prit rapidement sous son aile et je me laissais faire, ne sachant où aller. Elle portait en elle le fruit de nos passions charnelles, enfin, celles avec mon ancien corps. Un corps capable de copuler concrètement, mon corps actuel fait de bois de sapin ne m’en donnait pas la possibilité. Je fus vernis, peint, et on m’ajouta des cheveux fait de pailles. Ce blond pailleux ne me plaisait guerre. Comme si mon reflet m’apparaissait soudainement, mais mes yeux eux n’avaient strictement pas changer, peints dans un vert cruel et angoissant.

Nos activités de jeunesse reprirent aussitôt, une fois sur deux, la reine m’entraînait dans les couloirs obscurs pour me baiser intimement, puis nous finissions au lit ; mais je n’étais qu’un pantin, un objet animé. Un objet animé ne pouvait pas avoir de sentiments, du moins je restais insensible à la reine, malgré toutes ses tentatives de séduction. Pourtant je continuais de la servir dans l’ombre. Il y avait même des rumeurs qui couraient sur ma personne. « Le valet de pique a encore frappé ! » criait la population commentant l’un de mes assassinats secret au nom de la reine qui devenait jalouse des plus jeunes qu’elle. Son cœur se ternis à son tour et elle commença à se refuser à son époux pour me retrouver dans la pénombre du crépuscule. Je restais pourtant insensible. Elle s’en chagrina rapidement après quelques mois, et un jour où nous nous retrouvions où elle me baisa avant de me donner une tâche, nous fûmes surpris par le roi en personne, une nouvelle fois. Il sembla me reconnaître et hurla à la sorcellerie. La reine fut accusée de sorcellerie et à son tour termina au bûcher. Quant à moi, il me suffisait de faire le mort après avoir bastonner quelques gardes. On m’évacua dans les ordures. J’aurais pu partir mais quelque chose m’en empêchait. Quelque chose en moi me poussait à y retourner. Je mis bientôt une cape pour recouvrir mon identité et me balada dans la population, passant entre les gens, près du bûcher en feu d’où on entendait les hurlements. Je m’arrêta, tourna la tête sur le côté pour regarder ma maîtresse se faire engloutir sur les flammes. Je ne fus même pas peiné. Je me sentais cette fois libre. Le soir, je me glissais dans la chambre du roi pour l’assassiner. Ma rancœur fut soulagée. Je quitta le royaume dans la nuit.

Les années passèrent et mon sapin commençait à s’user. J’utilisais le peu de magie que j’avais en moi pour me réapprovisionner, évitant les mites, l’usure, la pluie, et la chaleur, surtout le feu. Je trouvais finalement un logement, où une famille m’accueillit à bras ouvert, en France, au nord. La famille eut bientôt des problèmes avec les cardinaux, mais je réglais vite l’affaire puisqu’il avait la gentillesse de m’héberger. Je tuais ces hommes sans aucune trace derrière moi, qui irait accuser du bois ? Il me suffisait de paraître aussi animé qu’un vulgaire pantin de spectacle et personne ne m’accusait. La petite fille m’aima beaucoup et j’éprouvais pour la première fois de ma seconde vie de la sympathie et de la joie à aider autrui. Mais je la vie grandir trop vite, et bientôt elle me parut très vieille. Elle m’hébergea jusque la fin de sa vie. Je fus une sorte de valet de maison, où je servais les gens, je passais de main en mains, de traditions en traditions ; j’étais devenu un mythe. On prenait soin de mon bois et bientôt je fus vernis et recoloré. J’abandonnais mes cheveux de paille pour des cheveux synthétique et implanté de ma couleur initiale : violet. Quand à mes yeux je resta sur mes positions, gardant ce vert luisants qui brillaient même dans l’obscurité. On me préservait des mites, du trop chaud, de l’humidité également. Ah, les nouvelles technologies, la belle époque ! Je me sentais mieux dans mon bois. Néanmoins, le temps passait, je voyais les humains mourir autour de moi, je me sentais seul et incompris. Des personnes qui ne comprenaient pas le « paranormal ». Je m’exilais enfin de la France après plus de 5 siècles. J’errais sans but, essayant de me trouver une vaine occupation mais les gens semblaient apeuré de voir un pantins comme moi bouger. Mon corps avaient été amélioré certes, mais on pouvait toujours apercevoir de fines articulations bien que très discrètes. Je semblais être un homme en apparence, mais dès que l’on me touchait, j’étais froid et dur. Trop dur pour être humain.

L’heure d’errance finit par s’achever quand une lettre se dirigea à moi. Quelle surprise, c’était une invitation à rejoindre l’île de Mahora. Pourquoi perdre son temps dans l’ennui quand on recevait une invitation comme celle-ci ? Voilà la raison pour laquelle je suis arrivé ici. Le valet de pique va refaire son mythe à Mahora. Enchanté ?»